5 mars 2009
Monod
Né le 9 avril 1902 à Rouen . Fils d'un pasteur et théologien protestant dont l'influence spirituelle l'a beaucoup marqué. Il entre au Muséum d'histoire naturelle dès 1922, puis y soutient sa thèse en 1926. Il découvre le continent africain grâce à deux missions de recherche. Il parcourt le Sahara occidental pendant plus d'un an : le zoologiste devient géologue, botaniste, archéologue, préhistorien... En 1930, son service militaire le mène au Sahara algérien : ses recherches sont définitivement orientées vers une région du monde dont il est devenu un éminent spécialiste. Désormais, les voyages se succèdent. En 1938, Monod est affecté à Dakar pour créer un institut de recherche. Sous son impulsion, l'Institut français d'Afrique noire devient un très grand centre scientifique. De 1953 à 1964, il parcourt 5200 km à pied et à dos de chameau, à travers le Sahara occidental. Il poursuit aussi ses recherches sur la faune marine : il est nommé directeur du laboratoire des Pêches d'outre-mer, au Muséum en 1942, puis élu à l'Académie des sciences en 1963. Considéré par ses pairs comme un des meilleurs spécialistes de poissons et de crustacés, Monod était aussi un écologiste chrétien antimilitariste et engagé.
Il s'éteint à 98 ans,
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Scientifique naturaliste, explorateur, érudit et humaniste français. Il est « le grand spécialiste français des déserts », « l'un des plus grands spécialistes du Sahara au XXe siècle » et « bon nombre de ses 1 200 publications sont considérées comme des œuvres de référence »[1].
En 1975, puis en 1977, Monod s'engage dans les colonnes du Monde contre l''« appel au meurtre» que constitue notre hymne national.
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"La Marseillaise "
Notre fête nationale va(...) nous régaler de défilés militaires et de ces flonflons guerriers dont Einstein disait : « Celui qui est capable de marcher derrière une musique militaire n'a pas besoin d'un cerveau : une moelle épinière lui suffit. »
Elle va [aussi] nous gratifier d'une surabondante ration de Marseillaise, en nous obligeant à reconnaître, voire, pour beaucoup, à découvrir que la France, la France pacifique, lumière des nations, flambeau des peuples, avant-garde de la fraternité universelle, la France ceci, la France cela, n'a pas de chant plus officiel et plus sacré qu'un appel aux armes, aggravé d'un refrain sanguinaire et raciste.
Personne ne s'en émeut, personne même (circonstance atténuante ?) ne s'en aperçoit. Et pourtant, l'évidence crèverait les yeux d'un enfant, car accepter qu'il existe des sangs «impurs », et qu'il importe d'en «abreuver» la terre, c'est tout de même un peu gros pour ne pas être remarqué, non?
Je sais bien - et c'est la réponse habituelle à notre émotion - qu'on chante sans comprendre et en tous les cas sans réfléchir : belle excuse, en vérité ... En fait, le cas serait alors plus gravé encore.
On admettrait, en le déplorant, qu'un Etat raciste ait la triste franchise de réci ter son credo, mais voir un pays se disant foncièrement pacifique contraindre d'innocents bambins à chanter un péan et un appel au meurtre, cela passe l'imagination.
Ne serait-il pas temps, grand temps, de mettre fin à une contradiction de pareil calibre? Les projets de Marseillaise "humanisée" et "pacifiée" ne manquent pas depuis Victor Hugo et il en est d'excellents. La mélodie serait, elIe, évidemment conservée.
On serait d'ailleurs heureux de savoir combien il y a de par le monde d'hymnes nationaux osant faire de la guerre un idéal et du sang versé un quasi religieux sacrement.
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